Poèmes de l'Aurore
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Un jour, chez le Potier, j'allais d'un pas agile
Pour le voir donner forme à ses vases d'argile.
Que de riches leçons je pris de son travail
En l'observant, soigneux, dans son moindre détail.
Écrasée et battue, pétrie, enfin roulée,
La pâte plus plastique était alors moulée.
Et je pensais qu'ainsi l'argile au sens humain
Parfaite devenait sous la céleste Main !
Comme poudre à Ses pieds le Moi doit apparaître
Avant que d'être propre au service du Maître
La propre volonté, l'orgueil brisés, détruits,
Le Tout mis sur l'autel, qu'en importe le prix.
Mais voici ! Tout-à-coup un vase à ligne pure,
D'étonnante beauté, la grâce pour parure.
Vile argile d'hier ? Ah ! oui, étrange fait ;
C'est du Potier que vint ce changement complet
Nulle trace de terre, aucun soupçon de glaise,
Rien n'a pu résister aux feux de la fournaise,
Splendide art du Potier ! Que Son nom soit chanté,
Lui qui sort de Ses doigts la parfaite beauté.
De même, aux mains de Dieu toute âme calme et sage
Subit sans résister moulage et finissage
Afin de devenir un précieux trésor :
L'argile sans valeur est transformée en or.
Auteur Inconnu