L'  Affinage

 

                                                                                                          Poèmes de l'Aurore

       

 

 

 

Il est doux de sentir que le Maître Fondeur,

Qui de l'argent est amateur,

Place Son siège auprès du feu qui purifie,

De peur que trop s'intensifie

La chaleur du fourneau et que le pur métal

Ainsi subisse un sort fatal.

 

 

Il est doux de penser qu'Il veille diligent

Au pouvoir que détient l'argent

De supporter l'effet de l'épreuve imposée ,

Qu'avec une adresse avisée

Il le tire du feu sitôt qu'il est à point

Pour le polir avec Sa main.

 

 

Quel suprême bonheur aussi que de savoir

Que jusqu'à ce qu'Il puisse voir

La pièce commencée épouser Son visage -

Preuve de Son savant ouvrage -

Il ne la laisse pas qu'elle n'ait les reflets,

La gloire de Ses propres traits.

 

 

Mais hélas ! oh ! combien d'éléments étrangers,

Du minerai pauvres déchets,

Il voit se séparant du métal qu'Il affine

Combien longtemps Il l'examine,

Avant de découvrir dans la masse d'argent

De Son visage un trait naissant.

 

 

Reste auprès du creuset, ô Toi, Grand Affineur,

À Ta promesse fais honneur !

 

Agité par Ta main, sous Ton regard sans cesse,

Et fondu selon Ta sagesse,

Ah ! puisse Ton travail durant l'éternité,

Rendre l'éclat de Ta beauté.

 

 

 

                                                                     Auteur inconnu